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Le français n'est pas un animal sauvage...on peut l'adopter !


Aujourd’hui j’ai écouté un nouveau podcast monté par une collègue, Solène Vouland de Frenchalist, un site spécialiste de préparation aux examens. Ça s’appelle « Francophone d’adoption ». Quand Solène m’en a parlé la première fois, j’ai tout de suite accroché avec le nom… En français, on parle souvent de « pays d’adoption » ou « ville d’adoption » pour exprimer son attachement pour un lieu par exemple, sans qu’on en soit originaire. Pour moi, Valencia en Espagne, c’est ma ville d’adoption, un lieu où je me sens bien, accueillie et que j’adopte comme « ma » ville même si je ne « viens » pas d’ici.

Alors quand j’entends cette expression « Francophone d’adoption », je me dis qu’une personne non-francophone à la base, peut adopter cette langue qui n’est pas sa langue maternelle comme elle aurait adopté un lieu où elle se sentirait bien, à l’aise, « a gusto » comme disent les Espagnol·es… Quelle richesse !

Le premier épisode du podcast est une pépite d’enseignements pour toute personne qui apprend une langue. Déjà, parce qu’il y a beaucoup de recommandations (podcasts, chaînes youtube etc.) qui ont aidé Audrey tout au long de son apprentissage du français. Ensuite, parce que c’est réellement fascinant d’écouter cette « francophone d’adoption des Etats-Unis » : malgré quelques erreurs grammaticales propres à sa langue maternelle (qui ne gênent absolument pas la compréhension !), on sent qu’elle a effectivement adopté la « musique » du français, son rythme, ses petits mots « béquille » (« ‘fin », « ouais »… !), et avec une richesse de vocabulaire qui nous permet de suivre parfaitement sa pensée…

Au passage, elle nous explique qu’elle est venue en France et a appris le français, ni par passion ni par rêve. Elle a atterri en France simplement parce que les conditions étaient plus favorables pour vivre une expérience immersive (être jeune fille au pair) en France qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas ! Et là « ça fait tilt* » dans mon esprit de formatrice.

Je vois beaucoup de personnes qui apprennent le français par obligation « Je vis en France, je dois apprendre le français. POINT. » (d’ailleurs Audrey est plutôt d’accord pour dire que c’est important pour s’intégrer !). Et c’est certainement vrai, on n’a pas toujours choisi de s’installer dans un pays francophone...Une rencontre amoureuse, une crise économique dans son pays d’origine, une opportunité de travail pour son conjoint qu’on finit par « suivre » sans avoir réellement choisi son expatriation…il peut y avoir beaucoup de raisons qui nous « poussent » à apprendre la langue du pays où on réside. L’important c’est de passer de « l’obligation à apprendre » au « choix » conscient et personnel. Le choix, c’est le moment où je travaille réellement sur mon objectif personnel et mes leviers de motivation. C’est le moment où je deviens actrice de mon apprentissage et que je vais pouvoir progresser, avec plaisir et confiance. Audrey n’avait pas choisi le français à l’origine mais elle l’a adopté et le parle excellemment aujourd’hui !

Alors merci à Audrey et Solène pour cette belle leçon !



* « ça fait tilt »…une expression très idiomatique qui évoque la petite ampoule qui s’allume au-dessus de notre tête, comme dans une BD, quand on comprend quelque chose et/ou qu’on a une idée « lumineuse » ;-)

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